Que voit-on aujourd’hui en ce qui concerne l’utilisation de l’épargne accumulée pendant la Covid ?
L’épargne accumulée par les ménages pendant la Covid est considérable (nous regardons les États-Unis, la zone euro, la France). La façon dont cette épargne va être utilisée aura un effet central sur l’évolution des économies. Nous regardons à quoi, aujourd’hui, l ’ excès d’épargne a servi. Il peut s’agir : de consommation (il faudrait alors que le taux d’épargne passe en dessous de son niveau normal, après avoir été nettement supérieur à ce niveau pendant la crise de la Covid) ; d’achats de logements neufs (il y a alors hausse de la construction) ou anciens (existants, il y a alors seulement hausse des prix de l’immobilier) ; d’achats d’actifs financiers, conduisant à l’achat d’actions et d’obligations, à la hausse des cours boursiers et à la baisse des taux d’intérêt à long terme ; de détention d’actifs monétaires (il faut faire ici attention à ce que, si un ménage achète par exemple un logement à un autre ménage, les prix des logements augmentent, mais la quantité de monnaie détenue par les ménages ne varie pas). Il semble qu’aujourd’hui, et dans la période la plus récente, l’utilisation de l’excès d’épargne des ménages ait été la suivante : aux États-Unis, achats de logements anciens, d’obligations, d’actions, d’actifs monétaires ; dans la zone euro, achats d’obligations, d’actions, plus faiblement d’actifs monétaires ; en France, achats de logements anciens, d’obligations, d’actions, plus faiblement d’actifs monétaires ; on n’observe nulle part un supplément de consommation.