Quel modèle macroéconomique simple utiliser aujourd’hui ?
Le modèle macroéconomique simple le plus utilisé a les caractéristiques connues : à court terme, il y a arbitrage entre croissance et inflation et effet d’éviction : une politique de stimulation de la demande conduit à une hausse de l’inflation (c’est la courbe de Phillips) ; une politique budgétaire expansionniste financée par l’endettement public conduit à une hausse des taux d’intérêt qui réduit la demande privée ; à long terme, il y a dichotomie : l’inflation est déterminée par la croissance de l’offre de monnaie ; l’équilibre entre l’offre et la demande de biens et services (entre l’épargne et l’investissement) détermine le taux d’intérêt réel. Mais, dans les économies contemporaines, les caractéristiques de ce modèle macroéconomique simple n’apparaissent plus : à court terme, le retour au plein emploi ne fait pas revenir l’inflation ; la politique monétaire systématiquement expansionniste permet qu’il y ait politique budgétaire expansionniste sans hausse des taux d’intérêt ; à long terme, la croissance de l’offre de monnaie n’a pas d’effet sur l’inflation ; les taux d’intérêt réels restent dirigés par la politique monétaire. Il faut alors admettre : qu’on ne sait plus ce qui détermine l’inflation, à court terme et à long terme (les règles du marché du travail ?) ; que le rôle de la politique monétaire est nettement plus important que dans le modèle macroéconomique simple usuel, y compris à long terme.