Quelle est la partie de l’inflation sous-jacente qui ne vient pas des salaires ?
La discussion sur le possible retour de l’inflation, surtout aux États-Unis, met en avant plusieurs causes possibles de l’inflation : une forte progression de la demande intérieure, particulièrement pour les services ; des goulots d’étranglement (transport maritime, microprocesseurs…) ; la hausse des prix des matières premières (même s’il s’agit de l’inflation sous-jacente) ; la nécessité pour les entreprises de redresser leurs marges bénéficiaires après la récession. La question est de savoir ce que pèsent ces explications possibles de l’inflation par rapport à la hausse des coûts salariaux, alors que la croissance des salaires est affaiblie par la crise. Quelle partie de l’inflation sous-jacente vient de causes autres que les salaires ? Cette partie est-elle suffisante pour qu’il puisse y avoir hausse de l’inflation même si les hausses de salaire sont faibles ? Nous examinons les situations des États-Unis et de la zone euro. Nous voyons : aux États-Unis, une très grande inertie, rigidité, de l’inflation sous-jacente, qui varie très peu même en réponse aux variations des salaires ; que dans la zone euro l’inflation sous-jacente est bien expliquée par la progression des salaires. En théorie, il est possible qu’aux États-Unis la concentration des entreprises explique cette inertie de l’inflation.