Quelles corrélations entre les taux d’intérêt nominaux, les taux d’intérêt réels et l’inflation ?
Tout part de la relation de Fisher : Taux d’intérêt nominal = Taux d’intérêt réel + Inflation ( anticipée ) Si l’horizon de temps est suffisamment long, l’inflation anticipée est identique à l’inflation. On peut alors s’interroger sur les effets d’une politique monétaire expansionniste qui conduit à une baisse des taux d’intérêt nominaux. À court terme, on s’attend à ce qu’elle stimule l’économie en faisant baisser les taux d’intérêt réels, et donc en soutenant l’inflation. À long terme, la vue traditionnelle est que la politique monétaire n’a pas d’effet sur les taux d’intérêt réels. Une baisse durable des taux d’intérêt nominaux conduirait donc à une baisse identique de l’inflation (c’est la vue néo-fisherienne). Mais il est possible que la politique monétaire continue à influencer les taux d’intérêt réels même à long terme, et que l’effet des variations des taux d’intérêt nominaux soit plus compliqué. Nous regardons les corrélations entre les variations des taux d’intérêt nominaux, des taux d’intérêt réels et de l’inflation, à divers horizons, aux États-Unis et dans la zone euro. Nous voyons : qu’à court terme, une politique monétaire expansionniste est associée à une baisse des taux d’intérêt réels, mais pas à un redressement de l’inflation ; qu’à long terme, une politique monétaire expansionniste (baisse des taux d’intérêt nominaux) fait baisser à la fois les taux d’intérêt nominaux, les taux d’intérêt réels et l’inflation. Il semble donc qu’il n’y a pas d’espoir que les politiques monétaires expansionnistes redressent l’inflation, à quelque horizon que ce soit.