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Patrick Artus

Quelles que soient ses affirmations, la BCE est condamnée au contrôle des taux d’intérêt à long terme et des spreads de taux d’intérêt des pays périphériques

La BCE, officiellement, a toujours comme objectif le retour de l’inflation aux environs de 2%, n’a pas vocation à acheter durablement des dettes publiques, n’interfère pas avec les politiques budgétaires. Mais la réalité est très différente. On peut sérieusement penser : que la BCE ne pourra jamais plus accepter une remontée des taux d’intérêt à long terme, qui créerait un problème massif de solvabilité des Etats et des entreprises ; comme d’autres Banques Centrales, elle passe donc, de fait, au « Yield Curve Control », ce qui lui imposera de ne jamais réduire la taille de son bilan ; que la BCE devra continuer à contrôler les écarts de taux d’intérêt entre les pays périphériques et les pays du cœur, car l’ouverture de ces spreads créerait immédiatement une crise des pays périphériques ; la BCE peut utiliser l’argument que le contrôle des spreads de taux des pays périphériques est nécessaire pour assurer une bonne transmission des politiques monétaires. M ême si elle ne peut pas l’avouer, la BCE est donc prise au piège de la « fiscal dominance » : elle est condamnée à assurer la solvabilité budgétaire des Etats, et ce piège va s’amplifier puisque les Etats vont profiter de cette situation pour accroître leur endettement public pendant encore plusieurs années.
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