Quelles sont les traces que laissent les deux années de Covid, 2020-2021 ?
À la fin de 2021, on observe dans les pays de l ’ OCDE une normalisation de la production, de l ’ emploi, une situation financière favorable des entreprises. Mais cela ne veut pas dire que la Covid n ’ a pas laissé de traces dans les économies de l ’ OCDE. On voit en effet des conséquences importantes de cette crise sanitaire de 2020-2021 : des taux d ’ endettement public très élevés, ce qui impose ra dans le futur soit des politiques budgétaires restrictives, soit des politiques monétaires restant expansionnistes ; une hausse très importante de l ’ offre de monnaie, aboutissant , d ’ une part , à la forte hausse des enc aisses monétaires détenu e s par les ménages et les entreprises, et en conséquence à la hausse des prix des actifs (actions, immobilier) par le mécanisme de rééquilibrage de portefeuille , d ’ autre part , à des taux d ’ intérêt à long terme durablement bas ; la déformation de la structure de la demande des services vers les biens (avec le télétravail, la numérisation de l ’ économie, l ’ accélération de la transition énergétique, le commerce en ligne), qui explique la hausse des prix des matières premières, de l ’ électronique, du transport et la poussée d ’ inflation ; les changements des choix, des préférences des salariés : aux États-Unis, recul de l ’ offre de travail ; partout dans l ’ OCDE, rejet des emplois pénibles, intermittents, à horaire atypique. Il en résulte un redressement du pouvoir de négociation des salariés, particulièrement aux États-Unis ; un effort de financement de l ’ innovation, de numérisation de l ’ économie, d ’ amélioration de l ’ efficacité des entreprises qui peut-être conduira à des gains de productivité plus élevés et à une croissance potentielle plus forte ; l ’ accélération de la transition énergétique, qui va avoir des effets majeurs sur les économies dans le futur.