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Patrick Artus

Quelles vont être maintenant les caractéristiques de long terme importantes et nouvelles des économies ?

Les caractéristiques de long terme importantes des économies ont beaucoup évolué en quelques années. Il s’agit essentiellement : Du vieillissement démographique, qui va différencier fortement la croissance entre les pays les plus touchés (Japon, Chine, Europe, Amérique latine  ; dans les pays les plus touchés, on attend ralentissement de la croissance et normalement inflation) et les pays les moins touchés (États-Unis, Inde, Afrique). De l’apparition de nombreuses raretés (travail, énergie, autres matières premières…) qui conduit à un environnement plus inflationniste dans les pays de l’OCDE ; la rareté du travail va redresser le pouvoir de négociation des salariés. En conséquence de cet environnement plus inflationniste, des politiques monétaires en moyenne plus restrictives, impliquant en particulier que le Quantitative Easing ne sera plus utilisé, donc que les bulles sur les prix des actifs seront beaucoup plus rares, que les taux d’intérêt seront plus élevés, d’où des politiques budgétaires moins expansionnistes ; les pays de l’OCDE vont revenir à un équilibre avec des cycles monétaires liés à l’inflation, où périodiquement les politiques monétaires deviennent plus restrictives pour faire disparaître l’inflation. La transition énergétique, qui va contribuer aux raretés vues plus haut (énergie, métaux) et à l’inflation, aussi avec le prix élevé de l’énergie renouvelable ; qui va imposer une hausse très importante de l’investissement, d’où le risque aussi d’une insuffisance de l’épargne (qui ferait monter les taux d’intérêt réels) alors que la situation antérieure était une situation d’excès d’épargne ; qui ne va pas éviter l’apparition de désordres climatiques (sécheresses, inondations, hausse du niveau des mers, tornades…). La séparation politique et idéologique du Monde entre les pays démocratiques et les pays non démocratiques, dont il n’est pas encore certain aujourd’hui qu’elle va entraîner une diminution des échanges commerciaux et financiers entre les deux groupes de pays. La volonté de réindustrialisation et de relocalisation dans les pays de l’OCDE, dont il n’est pas clair du tout qu’elle va réellement conduire à la déglobalisation et à de vraies relocalisations, au-delà de quelques productions stratégiques. La multiplication des risques non assurables par le secteur privé : conflits militaires, pandémies, risque cyber, accidents climatiques… Il en résulte un recours accru à l’ É tat pour la couverture contre ces risques. L’apparition de technologies nouvelles (Intelligence Artificielle, M étaverse , ordinateurs quantiques…) d’applications diverses (santé, calculs, apparition de nouveaux biens et services…) ; l’incertitude est leur effet sur la productivité et la croissance, sur l’organisation du travail. Nous décrivons ces huit caractéristiques nouvelles des économies à long terme et leurs conséquences.
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Natixis
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Patrick Artus

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