Qu’est-ce qui va être réellement différent ?

Les pays de l’OCDE subissent trois chocs violents qui s’enchaînent : la crise de la Covid, la guerre en Ukraine, la transition énergétique. Il est important d’essayer de comprendre ce qui sera réellement différent, après ces trois chocs, et ce qui ne sera pas réellement différent. Les raretés vont se multiplier : matières premières, transport, travail , les trois chocs générant des raretés nouvelles. Cela ramène l’inflation, et toutes les conséquences de l’inflation (sur la politique monétaire, le pouvoir d’achat, le rapport de force entre salariés et entreprises…). Le besoin d’investissement va être très important (transition énergétique, développement des industries du futur, logements), ce qui nécessitera un partage différent de la production entre investissement et consommation, qu’on peut appeler sobriété. La pression sur les finances publiques va être très forte, avec l’endettement public élevé, le besoin important de dépenses publiques, la remontée des taux d’intérêt à long terme. Il serait très utile d’obtenir une croissance potentielle plus forte, mais cela est très incertain. Les problèmes de compétences, déjà très importants, vont s’aggraver, avec la modification très importante de la structure des emplois. Même s’il y a volonté d’autonomie stratégique, de la part des pays (pour l’énergie, les biens importants, la technologie…), la globalisation ne recule pas, car le coût économique de la déglobalisation serait trop important. Une hétérogénéité croissante des pays émergents, selon qu’ils sont exportateurs ou importateurs de matières premières, selon qu’ils disposent, ou non, de suffisamment d’épargne pour financer les investissements nécessaires, selon que leur endettement extérieur est important ou non.