Qui sont les perdants et les gagnants quand la Banque Centrale ne réagit pas à l’inflation ?
Aujourd’hui, aux États-Unis et encore plus dans la zone euro, les Banques Centrales ne réagissent pas à l’inflation. Il est intéressant de regarder ce que cela signifie en termes redistributifs : qui sont les gagnants et les perdants de cette situation où les taux d’intérêt nominaux ne suivent pas l’inflation ? Les taux d’intérêt réels très négatifs favorisent tous les agents économiques endett é s ; mais il faut ensuite regarder les effets de revenu, d’abord , concernant les salaires. Si les salaires ne suivent pas les prix, les ménages sont perdants, et les États aussi s’ils soutiennent le pouvoir d’achat des ménages ; cette perte de revenu vient réduire le gain fait sur le taux d’endettement ; si les salaires sont bien indexés sur les prix, il n’y a pas de perte de revenu pour les salariés, et il y a perte de revenu pour les entreprises, qui peut aussi réduire le gain fait sur leur endettement ; il faut en suite regarder le revenu du capital ; les détenteurs d’obligations (ménages de la classe moyenne) sont pénalisés ; il faut en fin regarder les effets patrimoniaux : les taux d’intérêt réels négatifs soutiennent les prix des actifs (actions, immobilier, entreprises), ce qui est favorable aux ménages aisés. On voit la complexité des effets redistributifs liés à l’absence de réaction des Banques Centrales à l’inflation : baisse des taux d’endettement ; baisse des salaires réels ou baisse des profits réels ; dépenses publiques supplémentaires de soutien du pouvoir d’achat ; perte de revenu pour les détenteurs d’obligations ; hausse des prix des actifs.