À quoi réfléchir pour faire une prévision de croissance pour 2021-2022 ?

Calculer la perte d’activité pendant un confinement n’est pas très compliqué : on peut mesurer le poids dans le PIB des secteurs touchés par le confinement, on dispose de nouveaux indicateurs à haute fréquence. Il est en réalité beaucoup plus compliqué de faire une prévision de croissance pour la période qui suivra le retour à la normale de la situation sanitaire (2 e semestre 2021, 2022). En effet, il faut alors s’interroger sur des comportements qui peuvent avoir été modifiés par la crise sans expérience historique de ce type de crise. Il s’agit en particulier : du comportement d’épargne des ménages : reste-t-il de l’épargne de précaution ? Comment est utilisée l’épargne forcée accumulée pendant la crise ? du comportement des entreprises confrontées à une dégradation de leurs bilans, à une hausse de leur endettement ; de la capacité à transférer rapidement des investissements et de l’emploi des secteurs durablement en difficulté vers les secteurs en croissance. Il est difficile de prévoir ces comportements et mécanismes, d’où une grosse incertitude sur les prévisions de croissance pour la période « post-Covid ». Nous allons illustrer ces points, généraux, par le cas de la France.