Regarder les bilans des agents économiques pour tout comprendre sur la politique monétaire
Nous partons du bilan des agents économiques privés (en prenant l’exemple de la zone euro). Ils détiennent de l’immobilier, le capital des entreprises (sous forme d’actions cotée s ou non cotées), des obligations, des entreprises du secteur public), de la monnaie . Ils décident de la répartition de leur richesse entre ces différentes classes d’actifs. Une politique monétaire expansionniste correspond à la substitution de monnaie aux obligations dans le portefeuille des agents économiques privés  ; elle n’a donc d’effet que si la monnaie et les obligations ne sont pas parfaitement substituables. Si c’est le cas, les agents économiques vont essayer de rééquilibrer leurs portefeuilles en utilisant l’excès de monnaie dont ils disposent pour acheter d’autres actifs, et à l’équilibre les prix de ces actifs vont augmenter (hausse des prix de l’immobilier, des cours boursiers, baisse des taux d’intérêt à long terme, des sp r eads de crédit…). Une politique budgétaire constamment expansionniste financée par la dette conduit à la hausse continuelle de l’encours d’obligations qu e doivent détenir les agents économiques privés ; puisque le poids des obligations dans les portefeuilles de ces agents économiques est limité (par leur choix de diversification d’actifs), à l’équilibre si la politique budgétaire reste expansionniste il y a nécessairement hausse des taux d’intérêt à long terme pour faire baisser la valeur de l’encours d’obligations. Si la politique budgétaire constamment expansionniste est financée par la création monétaire (c’est la préconisation de la « Théorie Monétaire Moderne »), la quantité de monnaie que doivent détenir les agents économiques doit constamment augmenter , et ceci n’est possible que si la valeur des autres actifs détenus augment e (pour respecter le poids désiré de la monnaie dans les portefeuilles), donc si les prix de tous les autres actifs (obligations, actions, immobilier…) augmentent . O n parvient alors à une hausse continuelle de la valeur de leur richesse par rapport à leur revenu, ce qui est évidemment déstabilisant .