Réfléchir à l’inflation et à la politique monétaire à partir de la relation de Fisher
À long terme, la relation de Fisher implique : Taux d’intérêt nominal = Taux d’intérêt réel + inflation Dans les économies contemporaines, même à long terme, les Banques Centrales (nous regardons les cas des États-Unis, de la zone euro, du Japon) contrôlent les taux d’intérêt nominaux, pas l’offre de monnaie. On ne peut donc plus dire que l’inflation vient de l’offre de monnaie choisie par les Banques Centrales. Si le taux d’intérêt nominal est contrôlé, et s’il est maintenu à un niveau bas par les Banques Centrales, la question est donc celle du partage des effets de ce niveau bas d u taux d’intérêt nominal entre le taux d ’ intérêt réel et l’inflation : pour les néo-fish e riens, le taux d ’ intérêt réel est déterminé à long terme par les caractéristiques réelles de l’économie (progrès technique, équilibre épargne-investissement) et la totalité de la baisse du taux d’intérêt nominal est transformée en baisse de l’inflation ; mais l’analyse empirique montre que, même à long terme, la politique monétaire continue à avoir un effet sur les taux d ’ intérêt réels (qui dépendent aussi de l’équilibre épargne-investissement). Une partie de la baisse des taux d’intérêt nominaux conduit à celle des taux d ’ intérêt réels, l’autre à celle de l’inflation. Mais, même avec cette approche, une politique de taux d’intérêt nominaux durablement bas fait baisser l’inflation à long terme ; il reste bien sûr une possibilité : un choc inflationniste exogène (dû aux prix des matières premières, à un changement de la formation des salaires) qui conduise à une hausse des taux d’intérêt nominaux, les Banques Centrales décida n t de réagir à ce choc. Mais si les Banques Centrales maintiennent malgré tout les taux d’intérêt nominaux bas, ce choc inflationniste est nécessairement transitoire.