Réforme du capitalisme : marketing ou réalité ?
Les dirigeants d’entreprise évoquent de plus en plus la nécessité de réformer le capitalisme et la fin du « capitalisme néo-libéral » : beaucoup d’entreprises se dotent d’une « raison d’être », beaucoup de dirigeants pa rl ent de la nécessité que l’entreprise s’occupe de l’ensemble des parties prenantes (salariés, clients, fournisseurs, environnement et climat) et pas seulement des actionnaires. S’agit-il seulement d’un marketing politiquement correct ou d’une réalité ? On peut craindre que, tant que le rendement exigé des fonds propres pour l’actionnaire restera aussi élevé (par rapport aux taux d’intérêt sans risque), les déviances du capitalisme néo-libéral persiste ron t. Il s’agit en particulier : du partage des revenus défavorable aux salariés ; des délocalisations vers les pays à coûts salariaux faibles ; de l’effet de levier et des rachats d’actions ; de la concentration des entreprises et de la recherche de rentes de monopoles ; de l’utilisation d’énergies fossiles bon marché. Le vrai signe que le capitalisme se réforme sera l’acceptation , par les actionnaires et les dirigeants d’entreprises, d’un rendement plus faible des fonds propres.