Savoir si l’inflation vient de l’offre ou de la demande est essentiel pour les Banques Centrales
Si une poussée d’inflation vient d’une forte progression de la demande de biens et services, il est normal que les Banques Centrales passent à une politique monétaire restrictive pour freiner la demande. Mais si une poussée d’inflation vient de l’insuffisance de l’offre (de travail, de matières premières, d’infrastructures), passer à une politique monétaire plus restrictive a un co û t massif en production et en emplois, est même contreproductif en rendant plus difficile la réalisation des investissements nécessaires au développement de l’offre. Que dire alors de la poussée présente d’inflation ? Elle résulte à la fois : d’une forte progression de la demande de biens, avec la déformation de la structure de la demande des services vers les biens (mais pas avec une progression globale de la demande) ; du recul ou de l’insuffisance de l’offre dans de nombreux domaines : production de pétrole, de semi-conducteurs, des matières premières nécessaires à la transition énergétique ; travail aux États-Unis et au Royaume-Uni. Au total, monter les taux d’intérêt : aurait un effet limité sur la structure de la demande ; ne conduirait pas à l’abandon de la transition énergétique et au recul de la demande de matières premières qui accompagne la transition ; ne ferait pas remonter la production de pétrole ou de gaz naturel ; ne ferait pas remonter le taux de participation aux États-Unis ou au Royaume-Uni ; donc aurait un effet très faible sur l’inflation.