Si l’Allemagne relançait sa demande intérieure, ce sont les taux d’intérêt à long terme de la France qui augmenteraient
L’Allemagne a aujourd’hui un considérable excès d’épargne (excédent budgétaire, taux d’épargne très élevé des ménages), et la France a une insuffisance d’épargne. Ceci conduit à un excédent extérieur structurel et à des actifs extérieurs nets en Allemagne, à un déficit extérieur structurel et à une dette extérieure nette en France. Il y a donc, pour les investisseurs non-résidents en actifs financiers des pays du cœur de la zone euro, rareté d’actifs allemands, ce qui conduit : d’une part à des taux d’intérêt à long terme très bas en Allemagne ; d’autre part au report des non-ré sidents sur la dette de la France, en raison de l’insuffisance de la dette allemande disponible, ce qui fait aussi baisser les taux d’intérêt à long terme en France malgré son insuffisance d’épargne : la France bénéficie ainsi de la rareté des actifs allemands. S’il y avait une politique de relance de la demande intérieure en Allemagne, ce qui est souvent demandé à l’Allemagne, l’excédent extérieur de l’Allemagne diminuerait, les actifs allemands deviendraient moins rares pour les non-résidents, ceux-ci se reporteraient moins sur la dette de la France, et, en raison de la hausse de l’endettement extérieur de la France, les taux d’intérêt à long terme en France augmenteraient.