Si le PIB de la zone euro est durablement plus bas après la crise du coronavirus, comme cela a été le cas après la crise des subprimes, comment répartir la perte de PIB ?

Il est très probable que, après la crise du coronavirus, comme cela a été le cas après la crise de 2008-2009, la perte de niveau de PIB d e la zone euro due à la crise ne sera jamais rattrapée. Une question importante de politique économique est alors celle de la répartition optimale de la perte de revenu entre les différents agents économiques : Etats, ménages (salariés), entreprises. Après la crise de 2008-2009, ce sont, dans la zone euro, les ménages (salariés) qui ont subi la perte durable de revenu (de niveau de PIB), pas les Etats ou les entreprises (et leurs actionnaires). Ceci vient : de ce que les Etats de la zone euro ne peuvent pas avoir une perte permanente de ressources ; de ce que les entreprises veulent rétablir leur profitabilité et leur capacité à investir. Si on voulait réduire la perte durable de revenu subie par les ménages de la zone euro, il faudrait : soit accepter une baisse durable de recettes fiscales de l’Etat, mais in fine elle nuirait aussi aux ménages ; soit accepter un partage des revenus moins favorable aux entreprises, et, si l’investissement doit être maintenu, un endettement plus élevé des entreprises financé par les ménages sur leurs revenus plus élevés.