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Patrick Artus

Si les salariés de la zone euro supportaient tout le poids du choc inflationniste, la BCE pourrait éviter de monter les taux d’intérêt

Si les sala ires ne réagissaient absolument pas à la hausse de l’inflation dans la zone euro, c’est-à-dire si les salariés supportaient tout le poids du choc inflationniste, et si de plus les prix des matières premières ne montaient plus par rapport au niveau élevé présent, l’inflation de la zone euro reviendrait spontanément vers 2 % en 2024, et la BCE pourrait éviter de monter fortement ses taux d’intérêt. Si cet équilibre se réalisait, et si les É tats voulaient empêcher le recul du pouvoir d’achat des salariés, ils devraient réaliser des transferts très importants aux ménages encore en 2023. Mais on voit se dessiner un équilibre différent, où les salariés obtiennent des hausses de salaire pour 2023 qui corrigent en partie leur perte de pouvoir d’achat en 2022, et qui vont conduire à une inflation pour 2023 puis pour 2024 nettement au - dessus de 2 %.
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