Si l’inflation est spontanément supérieure à 2 % à moyen terme dans la zone euro, elle sera très difficile à combattre
Il est probable que l’inflation de la zone euro sera à moyen terme supérieure à 2 % (son niveau de la période 2002-2007) en raison : des coûts de la transition énergétique ; des coûts des relocalisations industrielles ; du recul de la productivité ; de la tension durable sur le marché du travail. Une inflation excessive pourrait être combattue dans la zone euro par une politique budgétaire restrictive, qui ferait monter le chômage. Mais une telle politique est très difficile à mettre en place aujourd’hui, en raison des besoins de dépenses de santé, d’éducation, de défense, de transition énergétique… Il reste donc la possibilité de combattre l’inflation dans la zone euro par une politique monétaire restrictive. Mais une politique monétaire restrictive est peu efficace pour lutter contre l’inflation, puisqu’elle affecte surtout une seule composante de la demande qui est l’investissement en logements. Si la politique budgétaire ne peut pas être utilisée dans la zone euro pour lutter contre l’inflation en raison du besoin élevé de dépenses publiques, et si la politique monétaire de la BCE est peu efficace pour lutter contre l’inflation, et si, de plus, une politique monétaire très restrictive n’est plus acceptée, en raison des effets des niveaux élevés des taux d’endettement, la conclusion à laquelle on arrive est que la BCE ne parviendra pas à ramener l’inflation de la zone euro à 2 %.