S’il y a excès d’épargne, quelle chronique pour les politiques économiques ?
On peut prendre le Japon et la zone euro comme exemples de pays ayant un excès chronique de l’épargne sur l’investissement. Quelle doit être alors la réaction de la politique économique ? Il nous semble que, dans l’ordre qui suit, cette réaction doit être : une politique monétaire très expansionniste, avec baisse des taux d’intérêt réels, puisque le taux d’intérêt neutre est très bas ; les exemples du Japon et de la zone euro montrent que cette politique, qui agit normalement sur l’épargne et l’investissement privés ; l’accroissement des investissements publics et des dépenses publiques ayant un effet positif sur la croissance de long terme (éducation, recherche, dépenses publiques actives du marché du travail) ; ni le Japon ni la zone euro ne l’ont fait ; enfin, en dernier lieu seulement, le soutien de la consommation : incitations à la hausse des salaires, transferts aux ménages et baisse des impôts des ménages. Le gouvernement japonais essaie effectivement de pousser les entreprises à augmenter les salaires ; dans la zone euro, il y a bien globalement accé lération des salaires, ce qui est parfois (France) dû aux politiques économiques ; la politique fiscale prise globalement de la zone euro n’est pourtant pas expansionniste.