Soigner la cause profonde et pas les symptômes

Nous pensons que la cause profonde des difficultés du capitalisme contemporain dans les pays de l’OCDE est l’exigence anormalement élevée de rentabilité du capital pour les actionnaires. Il en résulte de multiples problèmes : l’insuffisance de l’investissement et le freinage de l’accumulation de capital ; des délocalisations excessives vers les pays à coûts salariaux faibles ; la concurrence fiscale entre les pays ; la déformation du partage des revenus au détriment des salariés ; la constitution d’entreprises ayant des positions dominantes. Les efforts pour corriger ces problèmes échoueront si la cause profonde du mal (l’exigence anormalement élevée de rendement du capital pour l’actionnaire) n’est pas corrigée. Sans cette correction : les politiques monétaires expansionnistes ne stimulent pas l’investissement ; il est impossible de relocaliser ; les efforts pour coordonner internationalement les politiques fiscales échouent, les entreprises dev a nt trouver le moyen de payer moins d’impôts ; une hausse des salaires conduit à une hausse des prix, les entreprises essayant de maintenir leur rentabilité malgré la hausse des salaires ; les autorités de la concurrence sont confrontées à la volonté constante des entreprises d’obtenir des marges bénéficiaires élevées grâce à une position dominante. Le premier objectif est donc d’obtenir une baisse de la rentabilité exigée du capital pour l’actionnaire, ce qui nécessite la capacité des dirigeants des entreprises de résister à certains actionnaires.