Sortie de l’austérité salariale : lente ou rapide ? Une question importante pour la stabilité financière
En moyenne, les pays de l’OCDE connaissent depuis 20 ans une forte austérité salariale : le pouvoir de négociation des salariés s’est affaibli, le partage des revenus s’est déformé au détriment des salariés, en conséquence les inégalités ont augmenté. Cette évolution va être rejetée : dans des démocraties, on ne peut pas imaginer que durablement les salariés acceptent de voir leur part du revenu national diminuer. On peut alors imaginer deux scénarios : un scénario de correction lente du partage des revenus, par exemple avec des politiques économiques conduisant à ce qu’une partie croissante des gains de productivité soit distribuée aux salariés. Il y aurait alors accélération lente des salaires, hausse lente de l’inflation et des taux d’intérêt, et sortie sans crise des politiques de taux d’intérêt très faibles ; un scénario de correction rapide du partage des revenus, avec l’arrivée au pouvoir de gouvernements qui changent les règles des marchés du travail, qui accroissent fortement par exemple le salaire minimum. Il y aurait alors hausse rapide de l’inflation et des taux d’intérêt et risque de crise financière (excès d’endettement, moins-values sur les portefeuilles obligataires).