Sous quelles conditions une politique budgétaire et une politique monétaire toutes les deux durablement expansionnistes sont-elles acceptables ?
De plus en plus de pays de l’OCDE (Etats-Unis, France, Italie, Japon par exemple) mènent à la fois une politique budgétaire et une politique monétaire expansionnistes. Ceci rappelle les préconisations de la T héorie M onétaire M oderne (Modern Monetary Theo ry , MMT) : maintenir l’emploi par la politique budgétaire expansionniste et éviter la hausse des taux d’intérêt en finançant les déficits publics par la création monétaire. Dans le passé, ce type de politique était rejeté : l es déficits budgétaires continuels condui s aient à la perte de la solvabilité budgétaire ; l ’expansion monétaire continuelle condui s ait à l’inflation et à des bulles sur les prix des actifs. Mais aujourd’hui : le fonctionnement nouveau des marchés du travail conduit à une inflation qui reste faible ; l’absence d’inflation permet aux politiques monétaires de rester expansionnistes, donc aux taux d’intérêt à long terme de rester bas, ce qui fait disparaître le risque de perte de la solvabilité budgétaire ; la préférence pour les actifs sans risque conduit à ce qu’il n’ y ait pas de bulle sur les actifs risqu és (actions, immobilier) ; le seul coût de cette politique est donc la « bulle obligataire », des taux d’intérêt à long terme anormalement bas. Mais des taux d’intérêt à long terme anormalement bas ne sont dangereux que s’ils remontent dans le futur, ce qui ne sera pas le cas si l’inflation salariale reste faible et la préférence pour les actifs sans risque forte.