Soutien du pouvoir d’achat et conflits d’objectifs pour les politiques économiques
Nous prenons l’exemple de la France, mais l’analyse concerne tous les pays. Le gouvernement choisit de soutenir le pouvoir d’achat des ménages pour éviter qu’il recule avec l’inflation, particulièrement avec la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation. Cela conduit en 2022 à un déficit public supplémentaire de l’ordre de 2 points de PIB. L’objectif de cette politique de soutien du pouvoir d’achat est parfaitement compréhensible et acceptable, mais il faut voir qu’elle rentre en conflit avec d’autres objectifs de la politique économique : le déficit public ayant une limite, l’argent public consacré au soutien du pouvoir d’achat ne peut pas être consacré à la transition énergétique, au développement de l’industrie, à l’éducation, à la santé, etc. ; le soutien du pouvoir d’achat, surtout quand il prend la forme d’un blocage des prix de l’énergie, réduit le signal-prix lié à la rareté de l’énergie, et décourage les économies d’énergie ; il est possible que les prix des matières premières restent durablement élevés ; soutenir le pouvoir d’achat aujourd’hui réduit donc la capacité à le faire dans le futur.