Structurellement, l’économie américaine résiste davantage aux chocs que l’économie européenne, d’où une feuille de route pour la zone euro
Pour de multiples raisons, l’économie américaine résiste mieux aux chocs que l’économie européenne. En effet : les États-Unis n’importent presque plus de pétrole et de gaz naturel, alors que la zone euro importe presque tout son pétrole et son gaz naturel : cela rend le revenu total insensible aux prix du pétrole et du gaz naturel aux États-Unis ; le redressement des profits des entreprises est beaucoup plus rapide aux États-Unis que dans la zone euro : cela réduit la durée des récessions aux États-Unis, accélère aussi le retour à la normale de l’emploi et du chômage après une récession ; la tendance des gains de productivité est nettement plus forte aux États-Unis que dans la zone euro : cela évite que les chocs défavorables puissent conduire à la perte de la soutenabilité de la dette publique aux États-Unis ; cela évite les crises de la dette qui sont fréquentes dans la zone euro ; les chocs globaux défavorables, qui entraînent la hausse de la perception du risque, conduisent à un report des flux de capitaux vers les États-Unis, ce qui est stabilisant. Il n’est donc pas étonnant que les États-Unis souffrent moins et moins longtemps de divers chocs défavorables que la zone euro. Cela permet de définir une feuille de route pour la zone euro : autonomie énergétique, progrès technique, réactivité des entreprises, rôle de monnaie de réserve de l’euro.