Tout va dans le même sens : une politique monétaire très expansionniste tant qu’on n’est pas parvenu complètement au plein emploi
Dans le passé, la politique monétaire était symétrique : lorsque le taux de chômage était supérieur à sa moyenne, elle était expansionniste ; lorsqu’il était inférieur à sa moyenne, elle était restrictive. Mais aujourd’hui la politique monétaire est devenue asymétrique : elle est expansionniste tant qu’un complet plein emploi n’a pas été rétabli. Ce choix asymétrique peut prendre diverses formes : il peut être explicite ; J. Powell dit que les décisions de la Réserve Fédérale seront dorénavant guidées par le déficit d’emploi par rapport à son niveau maximum (« the shortfalls of employment from its maximum level ») et plus par les déviations, dans un sens ou dans l’autre, par rapport au plein emploi ; il peut s’agir du passage de fait au « Price-Level Targeting » (le targeting des niveaux des prix) qui est équivalent à « l’average inflation targeting » (le targeting de l’inflation moyenne). C’est aussi ce que fait J. Powell quand il dit que si l’inflation a été inférieure à l’objectif de 2% elle doit être ensuite supérieure à l’objectif de 2% pour que l’inflation moyenne à long terme soit de 2% . Ceci implique que la politique monétaire reste très longtemps expansionniste dans le cycle économique. Si la sensibilité de l’inflation au chômage devient très faible ou inexistante, la politique monétaire reste même alors toujours très expansionniste ; il peut aussi bien sûr s’agir du passage au « Yield Curve Control » (au contrôle des taux d’intérêt à long terme), puisqu’alors la politique monétaire reste toujours expansionniste, quel que soit le cycle économique ; il s’agit enfin aussi de l’application de la «  théorie de la surchauffe » : maintenir une politique de stimulation de la demande même quand le taux de chômage est bas en espérant que ceci augment e le taux d’emploi, la production, donc la croissance potentielle.