Très forte relance budgétaire aux États-Unis, comment en analyser les conséquences ?
La relance budgétaire est colossale aux États-Unis (1 900 Md$ de plan de relance, puis 3 000 Md$ d’investissement en infrastructures). Comment en analyser les conséquences à moyen terme ? Peut-elle être inflationniste aux États-Unis ? La réponse est négative si l e multiplicat eur budgétaire est faible (avec une forte progression des importations en particulier) et si le degré de sous-emploi est initialement fort ; peut-elle conduire à une hausse des taux d’intérêt à moyen terme s’il n’y a pas d’inflation ? Il peut y avoir deux mécanismes : l’épargne mondiale reste suffisante, mais la demande mondiale de dollars devient insuffisante pour financer la dette extérieure des États-Unis : il y a hausse des taux d’intérêt sur le dollar par rapport à ceux des autres pays ; l’épargne mondiale est insuffisante, ex ante, pour financer ces déficits publics supplémentaires, et le rééquilibrage ex post nécessite une hausse des taux d’intérêt mondialement. É videmment, ex post, l’épargne du Monde couvre le déficit public du Monde, mais la question est de savoir quel mécanisme amène à cet équilibre ex post. À court terme, l’équilibre peut être obtenu par la hausse de la production et de l’épargne, avec l’effet multiplicateur de la hausse du déficit public aux États-Unis sur la production mondiale. Mais à moyen terme, l’équilibre nécessite normalement une hausse des taux d’intérêt, sauf si les dépenses publiques réalisées accroissent fortement la production potentielle et la capacité d’épargne.