Turquie : un cas d’école des difficultés chroniques des pays émergents à épargne faible
Les pays émergents o ù le taux d’épargne de la Nation est faible ont de manière structurelle un déficit extérieur , nécessaire pour financer leurs investissements. Ils accumulent donc de la dette extérieure, ce qui accroît la probabilité de crise de balance des paiements et de crise de change, et ils doivent en permanence attirer des capitaux internationaux. Cela nécessite le maintien de taux d’intérêt élevés : il faut attirer l’épargne du Reste du Monde vers le pays, et il faut compenser le risque qui vient du niveau élevé d’endettement extérieur et du risque de change. On voit alors le piège : soit le pays émergent à épargne faible maintient des taux d’intérêt élevés, et ce sont ces taux d’intérêt élevés qui affaiblissent sa croissance ; soit il baisse ses taux d’intérêt, et sa devise se déprécie fortement, d’où une hausse d e l’ inflation (une détérioration des termes de l’échange) qui aussi affaiblit la croissance en réduisant les revenus réels. La situation de la Turquie est une excellente illustration de ces problèmes structurels et de ce piège.