Un « bond de progrès technique » après la crise du coronavirus ?
Certains économistes espèrent des gains de productivité rapides dans les pays de l’OCDE après la crise du coronavirus grâce à un « bond de progrès technique » : utilisation accrue des Nouvelles Technologies, travail depuis la maison, relocalisations d’industries stratégiques. Cette vue paraît très optimiste et au contraire les gains de productivité risquent de ralentir encore plus après la crise du coronavirus, en effet : les relocalisations vont rendre moins efficaces les chaînes de valeur ; l’endettement accru des entreprises va multiplier le nombre d’entreprises « zombies » qui ne se développent pas, n’innovent pas ; la faiblesse durable de la demande de biens durables va déformer l’économie vers les secteurs les moins productifs ; l’effort de redressement des entreprises va conduire à une faiblesse durable de l’investissement et de l’accumulation de capital ; du capital va être aussi détruit dans les secteurs durablement touchés par la crise et la réallocation de l’emploi entre secteurs peut aussi être défavorable ; les mesures sanitaires dont certaines seront permanentes affaiblissent la producti vité .