Un équilibre non-coopératif avec austérité salariale dans tous les pays de la zone euro n’aurait aucun sens

On peut craindre l’apparition d’un équilibre non-coopératif entre les pays de la zone euro où chaque pays pratiquerait l’austérité salariale (comme l’Allemagne de 2000 à 2007, l’Espagne depuis 2009) pour améliorer sa compétitivité-coût et gagner des parts de marché. A cet équilibre non-coopératif : un pays de la zone euro ne gagne pas de compétitivité vis-à-vis des autres pays de la zone euro puisque tous les pays pratiquent l’austérité salariale ; la zone euro ne gagne pas de compétitivité vis-à-vis du Reste du Monde puisque normalement l’euro s’apprécie. On le sait, l’équilibre coopératif dans la zone euro est celui où les pays dont la compétitivité-coût est forte acceptent des hausses plus rapides des salaires et où les pays dont la compétitivité-coût es t faible utilisent l’austérité salariale, sans que la compétitivité-coût globale de la zone euro ne varie. Cet équilibre n’est pas du tout mis en pratique aujourd’hui, puisque l’Allemagne et l’Italie qui ont un problème de compétitivité rejettent l’austérité salariale et qu’en Espagne et en France où la compétitivité est meilleure les salaires n’augmentent pas.