Une politique budgétaire restrictive permet-elle d’anticiper une politique monétaire plus expansionniste ?
On entend souvent aujourd’hui soutenir la thèse suivante : la politique budgétaire de la zone euro va devenir plus restrictive, puisque les nouvelles règles budgétaires imposent de réduire le déficit public et le taux d’endettement public ; en conséquence, la politique monétaire de la zone euro va devenir moins restrictive. Cet argument est correct, sauf si on se situe dans un cadre de neutralité ricardienne. S’il y a neutralité ricardienne, un déficit public élevé implique une hausse du taux d’épargne du secteur privé (dans l’anticipation de la correction ultérieure de ce déficit), et la réduction du déficit public fait baisser le taux d’épargne du secteur privé, en conséquence , n’a pas d’effet sur la croissance ou sur l’inflation et ne permet donc pas de passer à une politique monétaire moins restrictive.