Une question extrêmement importante pour l’analyse des politiques monétaires : les trois manières d’interpréter la relation de Fisher à long terme
La relation de Fisher, à long terme (à long terme l’inflation anticipée est égale à l’inflation) s’écrit : Taux d’intérêt nominal = Taux d’intérêt réel + Inflation Il y a alors trois manières d’interpréter cette relation de Fischer, à long terme (nous illustrons nos analyses par les cas de la zone euro et du Japon) : La manière traditionnelle  ; l’inflation est déterminée par la croissance de l’offre de monnaie ; le taux d’intérêt réel vient des caractéristiques structurelles de l’économie (progrès technique, croissance potentielle) ; le taux d’intérêt nominal résulte alors du taux d’intérêt réel et de l’inflation ainsi déterminée. Le problème avec la manière traditionnelle est qu’elle ne correspond plus aux faits observés : il n’y a plus de corrélation entre croissance de l’offre de monnaie et inflation. La manière du néo-fishérisme  ; la Banque Centrale contrôle le taux d’intérêt nominal, ce qui correspond aux faits ; comme dans l’approche traditionnelle, le taux d’intérêt réel résulte des caractéristiques structurelles de l’économie, c’est alors le taux d’intérêt nominal qui détermine à long terme l’inflation. Cette approche est très perturbante puisqu’elle implique qu’une baisse permanente du taux d’intérêt nominal conduit à une baisse de l’inflation, alors que les Banques Centrales utilisent la baisse du taux d’intérêt nominal pour redresser l’inflation. La manière qui permet d’échapper au néo-fishérisme, qui implique un effet permanent de la politique monétaire sur le taux d’intérêt réel ; la Banque Centrale contrôle le taux d’intérêt nominal, mais une baisse (par exemple ) permanente du taux d’intérêt nominal conduit à une baisse du taux d’intérêt réel, ce qui évite qu’elle conduise à une baisse de l’inflation. Le mécanisme peut être le suivant : la baisse du taux d’intérêt nominal conduit à une hausse de l’investissement et de l’intensité capitalistique de l’économie, d’où la baisse de la productivité marginale du capital et du taux d’intérêt réel. Cette troisième interprétation permet d’échapper à la critique néo - fishérienne, à condition que la baisse du taux d’intérêt réel soit suffisamment forte.