Report
Patrick Artus

Une question extrêmement importante pour l’analyse des politiques monétaires : les trois manières d’interpréter la relation de Fisher à long terme

La relation de Fisher, à long terme (à long terme l’inflation anticipée est égale à l’inflation) s’écrit : Taux d’intérêt nominal = Taux d’intérêt réel + Inflation Il y a alors trois manières d’interpréter cette relation de Fischer, à long terme (nous illustrons nos analyses par les cas de la zone euro et du Japon) : La manière traditionnelle  ; l’inflation est déterminée par la croissance de l’offre de monnaie ; le taux d’intérêt réel vient des caractéristiques structurelles de l’économie (progrès technique, croissance potentielle) ; le taux d’intérêt nominal résulte alors du taux d’intérêt réel et de l’inflation ainsi déterminée. Le problème avec la manière traditionnelle est qu’elle ne correspond plus aux faits observés : il n’y a plus de corrélation entre croissance de l’offre de monnaie et inflation. La manière du néo-fishérisme  ; la Banque Centrale contrôle le taux d’intérêt nominal, ce qui correspond aux faits ; comme dans l’approche traditionnelle, le taux d’intérêt réel résulte des caractéristiques structurelles de l’économie, c’est alors le taux d’intérêt nominal qui détermine à long terme l’inflation. Cette approche est très perturbante puisqu’elle implique qu’une baisse permanente du taux d’intérêt nominal conduit à une baisse de l’inflation, alors que les Banques Centrales utilisent la baisse du taux d’intérêt nominal pour redresser l’inflation. La manière qui permet d’échapper au néo-fishérisme, qui implique un effet permanent de la politique monétaire sur le taux d’intérêt réel ; la Banque Centrale contrôle le taux d’intérêt nominal, mais une baisse (par exemple ) permanente du taux d’intérêt nominal conduit à une baisse du taux d’intérêt réel, ce qui évite qu’elle conduise à une baisse de l’inflation. Le mécanisme peut être le suivant : la baisse du taux d’intérêt nominal conduit à une hausse de l’investissement et de l’intensité capitalistique de l’économie, d’où la baisse de la productivité marginale du capital et du taux d’intérêt réel. Cette troisième interprétation permet d’échapper à la critique néo - fishérienne, à condition que la baisse du taux d’intérêt réel soit suffisamment forte.
Provider
Natixis
Natixis

Based across the world’s leading financial centers, Natixis CIB Research offers an integrated view of the markets. The team provides support to inform Natixis clients’ investment and hedging decisions across all asset classes.

 

Analysts
Patrick Artus

ResearchPool Subscriptions

Get the most out of your insights

Get in touch