Une très grande difficulté en vue pour les finances publiques de la France
Le gouvernement français a choisi de soutenir le pouvoir d’achat des ménages, en raison de la hausse des prix de l’énergie, de l’alimentation, aussi de soutenir l’industrie, la transition énergétique… De plus , la croissance en 2022 est modeste. Il en résulte un point de départ du déficit public en 2022 élevé, probablement autour de 6 % du PIB. Les difficultés vont alors venir : de la hausse des taux d’intérêt à long terme avec la politique monétaire plus restrictive ; si le taux d’intérêt à 10 ans atteint 3 % en 2023, la hausse des paiements d’intérêt sur la dette publique sera à terme de 55 Md€, en tenant compte aussi de la dette indexée sur l’inflation ; de la situation politique après les élections au Parlement de juin 2022. Il sera probablement facile de passer des mesures de hausse des dépenses publiques (soutien du pouvoir d’achat, embauche de fonctionnaires, hausse d’investissements publics, hausse des dépenses d’éducation, de santé, baisse des impôts de production…), très difficile de passer des mesures de réduction des dépenses publiques (réforme des retraites, gains de productivité dans l’appareil d’ É tat…) ou de hausse des impôts. On peut donc craindre en France une situation où les déficits publics augmenteraient durablement, o ù la situation des finances publiques se dégraderait continûment, alors que , pour assurer la soutenabilité de la dette publique , il faudrait au contraire réduire le déficit public primaire au moins du montant de la hausse des intérêts sur la dette publique accru de l’excès du déficit public initial (6 % du PIB) par rapport à celui qui stabilise le taux d’endettement public (4 % du PIB au plus), soit au total le besoin d’une réduction de 4,2 points de PIB à terme du déficit public primaire.