Voit-on aujourd’hui une application de la Règle de Friedman (la « Friedman Rule ») ?
Dans « The optim um quantity of money and other essays », en 1969, M. Friedman montre que le taux d’intérêt optimal est de 0. L’argument est le suivant : accro î tre les encaisses monétaires accro î t le bien - être (les transactions sont plus faciles) ; le coût d’opportunité de détention de la monnaie est le taux d’intérêt nominal ; le mieux est donc qu’il soit nul (donc que l’inflation soit l’opposé du taux d’intérêt réel) pour que la plus grande quantité possible de monnaie soit détenue. On pourrait donc se féliciter du niveau présent des taux d’intérêt. Il reste à répondre à certaines questions : si l’inflation est négative, le seigneuriage (la taxe inflationniste) est négatif, ce qui impose d’utiliser d’autres impôts qui créent des distorsions (argument de E. Phelps en 1973) ; cet argument a été relativisé par ceux qui montrent que l’inflation crée aussi des distorsions (par exemple R. Lucas en 1994 ; Chari , Christiano et Kehoe en 1996) ; comment cet argument résiste-t-il au fait que la monnaie est une composante des portefeuilles (monnaie de placement) et pas seulement une monnaie de transaction ; il faut supposer que pouvoir détenir une part importante de sa richesse en monnaie et non en obligation s parce que les taux d’intérêt sont nuls accro î t le bien - être ; c’est possible, la monnaie est liquide, sans risque. Finalement, nous voyons aujourd’hui seulement la mise en place de cette préconisation ancienne de M. Friedman.