Y a-t-il contradiction entre « État protecteur » et recherche d’une croissance potentielle suffisante ?
Il existe une demande forte dans certains pays pour que l ’ État soit « protecteur  » , évite les pertes de revenu dues aux chocs économiques, fournisse un système de santé et un système de retraite généreux... La question est de savoir si un É tat protecteur ne conduit pas à une croissance potentielle faible, en raison de la pression fiscale élevée nécessaire pour financer la protection sociale et qui peut décourager l ’ investissement et l ’ emploi. Mais, en sens inverse, on peut défendre l ’ argument suivant  : un É tat protecteur permet aux agents économiques de prendre davantage de risques (dans leurs placements financiers, en innovant, en créant des entreprises), ce qui est favorable à la croissance de long terme. Nous comparons donc, pour les pays de l ’ OCDE, la taille des politiques de protection sociale (santé, retraite, famille, logement, marché du travail), le poids de la pression fiscale, total e et sur les entreprises, le taux d ’ emploi et la progression de la productivité. Nous voyons qu ’ une protection sociale généreuse est associée  : à une pression fiscale élevée  ; à un taux d ’ emploi faible  ; à des gains de productivité relativement faibles. La causalité défavorable semble donc l ’ emporter.