Y a-t-il de la place pour des politiques de stimulation de la demande ?
Faut-il que les États favorisent aujourd ’ hui des politiques de stimulation de la demande (hausse des dépenses publiques, hausse des salaires) ? Cela dépend bien sûr du degré de sous-utilisation des capacités (de l’output gap) : si l’utilisation des capacités est forte, une stimulation de la demande renforcerait les pressions inflationnistes et dégraderait le commerce extérieur. Pour évaluer l’utilisation des capacités, il faut regarder l’évolution du stock de capital, de la population active, de la durée du travail ; mais il faut aussi tenir compte de ce que la hausse du prix relatif de l’énergie et des matières premières réduit l’offre rentable de biens et services. Tenant compte de l’ensemble de ces évolutions, nous voyons, en examinant les situations des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la France, de l’Espagne, de l’Italie, du Japon, que le taux effectif d’utilisation des capacités est très élevé, et rend donc inefficace une politique de stimulation de la demande, dans tous ces pays sauf l’Espagne, l’Allemagne et le Japon.