Y a-t-il jamais eu « monetary dominance » ?
On connaît la « fiscal dominance », la dominance fiscale : c’est une situation où la Banque Centrale est obligée de mener une politique monétaire expansionniste pour assurer la solvabilité budgétaire (la soutenabilité de la dette publique), alors que la politique budgétaire reste expansionniste. À l’opposé , la « monetary dominance » est une situation où, si la politique budgétaire est très expansionniste, la Banque Centrale met en place une hausse des taux d’intérêt réels pour inciter les États à revenir à une politique budgétaire plus restrictive. On observe certainement la fiscal dominance depuis la crise des subprimes et encore plus aujourd’hui. A-t-on déjà observ é la monetary dominance (aux États-Unis, dans la zone euro ou au Japon) ? La réponse est positive. Il y avait monetary dominance : aux États-Unis , de 1982 à 1986, peut-être même de 2004 à 2007 ; dans la zone euro, de 1990 à 1996 ; au Japon, de 1980 à 1984, de 1990 à 1992. On bascule donc de la monetary dominance vers la fiscal dominance à partir de la fin des années 1990.