Y a-t-il une anomalie dans la formation aujourd’hui des taux d’intérêt à long terme aux États-Unis ?
Aux États-Unis, l’inflation est forte, l’inflation anticipée aussi est forte, la Réserve Fédérale passe le message qu’elle pourrait réduire ses achats de dette en 2022 et remonter les taux d’intérêt à court terme en 2023, les difficultés d’embauche des entreprises sont fortes (même si pour l’instant les salaires n’accélèrent pas), et pourtant les taux d’intérêt à long terme n’augmentent pas. On peut alors se demander : si la stabilité des taux d’intérêt à long terme vient de leurs déterminants normaux, habituels (taux d’intérêt à court terme, stock d’ obligations détenu par la Banque Centrale, niveau d’épargne du Monde, inflation anticipée), qui impliquent toujours au total des taux d’intérêt bas ; ou bien si elle résulte d’un changement (d’une anomalie) dans la formation des taux d’intérêt à long terme aux États-Unis. L’analyse économétrique montre : que l’explication historique des taux d’intérêt à long terme aux États-Unis marche très bien encore aujourd’hui ; que le niveau rest é bas des taux d’intérêt à long terme sur le dollar vient de ce que la politique monétaire expansionniste a compensé la hausse de l’inflation anticipée.