Zone euro : le pouvoir est repassé des entreprises aux salariés
On observe dans la période récente (depuis le début de 2018) dans la zone euro que le salaire réel augmente nettement plus vite que la productivité du travail. Ceci est nouveau : de 1998 à 2007 puis de 2009 à 2017, le salaire réel avait augmenté moins vite que la productivité du travail. Ceci montre que la baisse du taux de chômage et la hausse des difficultés d’embauche ont redonné, depuis 1 an ½ un pouvoir de négociation aux salariés de la zone euro qu’ils avaient perdu depuis la fin des années 1990. Pourtant, l’inflation ne revient pas dans la zone euro, ce qui résulte de la faiblesse du pricing power des entreprises. Ce n’est donc plus aujourd’hui la faiblesse du pouvoir de négociation des salariés, mais c’est la faiblesse du pouvoir de fixation des prix par les entreprises qui explique l’absence d’inflation dans la zone euro.