Zone euro : les “critiques de gauche†de la politique monétaire ne sont pas recevables
Les économistes « de gauche » critiquent la politique monétaire menée dans la zone euro depuis la crise de plusieurs manières. La création monétaire aurait sauvé les banques (puisque la monnaie a été donnée aux banques) mais n’aurait pas aidé les autres agents économiques. En ré a lité, les injections de liquidité ont effectivement fait disparaître le risque de liquidité pour les banques, mais leur effet essentiel a été d’améliorer la situation des Etats, des ménages et des entreprises en faisant diminuer les intérêts payés sur les dettes ; de plus, les taux d’intérêt bas ont réduit la profitabilité des banques. « L’helicopter money » (la création monétaire ex nihilo) aurait été beaucoup plus efficace que la politique monétaire qui a été menée dans la zone euro ; mais en réalité, il s’agit d’helicopter money : les gouvernements ont pu faire des dépenses publiques nouvelles, financées par des émissions obligataires, et les obligations émises ont été presque immédiatement achetées par la BCE contre création monétaire : tout se passe comme si les dépenses publiques (par exemple des transferts publics aux ménages) étaient réalisées sous la for m e de distribution de monnaie. Contrairement aux enseignements de la « Modern Monetary Theory » les gouvernements n’auraient pas monétisé leurs déficits publics pour pouvoir mener une politique budgétaire plus expansionniste. Mais la BCE a acheté une quantité très importante de dette publique, avec le Quantitative Easing, ce qui a bien permis d’accroître l’endettement public (sauf en Allemagne) sans effet sur les taux d’intérêt à long terme, donc d’utiliser plus intensément la politique budgétaire expansionniste.