Zone euro : qu’aurait été la croissance depuis 2007 sans la hausse de l’endettement public et quelles leçons ?
Le niveau de PIB en volume de la zone euro est aujourd’hui 9 % supérieur à celui de 2007, mais le taux d’endettement public de la zone euro est aujourd’hui supérieur de 19 points de PIB à celui de 2007. Les É tats de la zone euro ont donc en moyenne injecté 1,6 point de PIB de revenu par le déficit public dans les économies sur les 12 années de 2008 à 2019. Si on fait l’hypothèse simpliste d’un multiplicateur budgétaire de 1, on voit que, sans le soutien de la politique budgétaire expansionniste, le PIB en volume de la zone euro serait en 2019 inférieur de 10 points à celui de 2007 : ceci reflète l’extrême faiblesse de la dynamique de croissance spontanée de la zone euro, malgré la politique monétaire ultra-expansionniste. Aujourd’hui, le taux d’endettement public de la zone euro est stabilis é , et il paraît difficile de l’augmenter beaucoup plus. La croissance de la zone euro va donc être sa croissance « spontanée », c’est- à -dire une croissance faible à la fois du côté de la demande (avec l’absence du stimulus budgétaire mis en place depuis la crise) et du côté de l’offre (avec une croissance potentielle seulement de 1,1 % par an avec la faiblesse des gains de productivité). Il faut en effet regretter que le fort stimulus budgétaire mis en place de 2008 à 2019 (19 points de PIB de taux d’endettement public en plus) n’ait pas servi à investir de manière à redresser la croissance potentielle.