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Patrick Artus

Zone euro : revenons à Robert Mundell

Dans sa théorie des Zones Monétaires Optimales en 1961, Robert Mundell a mis en avant les trois conditions nécessaires pour qu’il soit optimal pour un groupe de pays d’avoir une monnaie unique : la libre circulation des capitaux, pour que la disparition du risque de change permette une allocation optimale de l’épargne à l’intérieur de l’Union Monétaire ; malheureusement, depuis 2010, la mobilité des capitaux a disparu entre les pays de la zone euro ; la libre circulation du travail, des personn es, pour éviter que le fait qu’ une politique monétaire unique conduise à une forte dispersion des taux de chômage si les pays présentent des asymétries ; on sait que la mobilité du travail est assez faible entre les pays de la zone euro, d’où la forte hétérogénéité des taux d’emploi et des taux de chômage ; des spécialisations productives voisines, pour éviter qu’apparaissent des chocs asymétriques qui rendent difficile l’utilisation d’une politique monétaire unique, avec l’idée que de nombreux chocs sont spécifiques à un secteur d’activité. On voit aujourd’hui le choc négatif qui touche l’Allemagne en raison de sa spécialisation dans l’industrie, en particulier dans l’automobile, la chimie, les biens d’équipement. La zone euro, malheureusement, ne respecte donc aucun des critères de Robert Mundell pour former une Union Monétaire.
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