AUCUNE PREUVE DE « STAGNATION SECULAIRE » DANS LA ZONE EURO
Malgré une croissance relativement robuste au cours des dernières années, la reprise dans la zone euro semble laborieuse en comparaison des précédents historiques. Le contraste entre cette morosité et une politique monétaire très accommodante a conduit certains observateurs à évoquer l’hypothèse d’une «stagnation séculaire », à savoir une incapacité de la politique monétaire à générer un rebond vigoureux et durable de l'activité économique. Dans ce Special  Report, nous tentons d’apprécier la véracité de cette théorie à partir des faits pour la zone euro, et ce en mettant l’accent sur l’évolution de l’épargne et l’investissement. Les ménages et les entreprises ont eu un comportement opposé depuis la crise. Si le taux d’épargne des premiers diminue progressivement, celui des seconds augmente. Ainsi, il conviendra surtout d’expliquer le niveau élevé de l’épargne des entreprises et la faiblesse de l’investissement. Partant de sa répartition par secteur, nous tentons d’expliquer l’excès d'épargne des entreprises. Bien que cet exercice s’avère difficile, nous estimons qu'une augmentation des investissements incorporels est un facteur important à prendre en considération à ce stade. Ainsi, il n’existe pas vraiment de preuve d’une stagnation séculaire. Nous observons davantage un changement de la structure de l’investissement des entreprises.