Est-ce la fin du libéralisme économique ?

La crise de la Covid a conduit dans tous les pays de l’OCDE : les Banques Centrales à jouer un rôle central pour permettre aux États d’accro î tre fortement les déficits publics et les dettes publiques, pour assurer la solvabilité des emprunteurs, et bientôt pour accélérer la transition énergétique ; les États à maintenir les revenus des ménages et les profits des entreprises, à garantir des crédits aux entreprises, à financer des investissements stratégiques (médicament, transition énergétique…) et des relocalisations, à accélérer la transition énergétique et à choisir des technologies d’avenir (hydrogène par exemple), en plus bien sûr de la définition des normes sanitaires. Certains avancent que tout cela révèle la fin du libéralisme économique. Mais en réalité, il s’agit seulement de la mise en œuvre de politiques visant à tenir compte des externalités (à les internaliser), ce que les agents économiques du secteur privé ne p euv ent pas faire. Les externalités que les États et les Banques Centrales essayent de corriger sont par exemple : les dérèglements climatiques et environnementaux ; les faillites et le chômage (qui détruisent du capital productif et du capital humain) ; les licenciements (avec leur coût social et économique) ; la pauvreté ; l’insuffisance de l’effort de recherche, d’innovation et d’investissement (santé, électronique, énergies renouvelables…)  ; les problèmes créés par les chaînes de valeur mondiales. Internaliser (corriger) les externalités ne veut pas dire renoncer au libéralisme (les individus et les entreprises agissent librement en intégrant les effets externes de leurs actions).