Est-ce que les économies de l’OCDE sont vraiment différentes depuis la crise de la Covid ?
Parmi les changements structurels les plus souvent évoqués dans les économies de l’OCDE depuis la crise de la Covid, certains se sont réellement produits, certains n’apparaissent pas vraiment. Le pouvoir de négociation des entreprises est toujours fort par rapport à celui des salariés, comme le montre la poursuite de la déformation du partage des revenus en faveur des profits ; la gouvernance des entreprises n’a donc pas évolué en faveur des salariés ; on a observé un recul de l’offre de travail, de la population active (de la participation) qui aurait pu redresser le pouvoir de négociation des salariés, mais il semble que ce recul se corrige ; les relocalisations, la déglobalisation souvent évoquées ne se produisent pas : la hausse forte de la demande de biens a au contraire renforc é les importations depuis les pays émergents ; les pressions inflationnistes sont certainement accrues, avec la déformation de la structure de la demande des services vers les biens, avec la rareté de matières premières (énergie, métaux) entraînée par la transition énergétique ; il y a certainement digitalisation plus rapide de l’économie, mais son effet sur la productivité et la croissance de long terme reste incertain ; si la transition énergétique se réalise à un rythme plus rapide, ses effets apparaîtront plus vite sur les prix, l’emploi, l’investissement, les inégalités ; mais on ne voit pas très clairement cette accélération de la transition ; enfin, les États et les Banques Centrales jouent un rôle beaucoup plus important , pour corriger les effets de la crise , pour définir des orientations de long terme pour les économies (industries stratégiques, transition énergétique, soutien de l’emploi) ; le conservatisme des politiques économiques a sinon disparu , du moins beaucoup recul é .