Faut-il cibler la politique monétaire ?

On reproche souvent aux politiques monétaires non conventionnelles de créer de la monnaie sans contrôler du tout l’usage de la monnaie créée : elle est injectée dans l’économie sans qu’il y ait ciblage de son utilisation. Il faut préciser cette analyse. Nous prenons l’exemple du Quantitative Easing où la Banque Centrale achète de la dette publique. 1 – Le gouvernement du pays finance des dépenses publiques en émettant de la dette publique, et cette dette est achetée par la Banque Centrale contre création monétaire ; cette opération est équivalente à de l ’ «   h e licopter money » : le financement direct de dépenses publiques par la création de monnaie ; 2 – Les détenteurs de dette publique (banques, investisseurs institutionnels) la vendent contre la monnaie créée par la Banque Centrale. Leur comportement peut être affecté par la hausse du poids de cette monnaie détenue : supplément de crédit pour les banques, supplément d’achats d’actions et d’obligations d’entreprises pour les investisseurs institutionnels. 3 - Y a-t-il alors un problème s’il faut financer une dépense, un investissement particulier (investissement en énergies renouvelables, dépenses liées aux normes environnementales) ? Nous ne le pensons pas. En effet : s ’il s’agit d’un investissement fait par l’Etat, il peut-être monétis é par le Quantitative Easing , comme on l’a vu plus haut ; s ’il s’agit d’un investissement privé rentable, il peut être financé par le crédit bancaire, et financé par la vente de titres publics par les banques dans le cadre du Quantitative Easing   ; il peut être financé sur le marché obligataire, et financé par la vente de titres publics par les investisseurs institutionnels dans le cadre du Quantitative Easing . On ne voit donc pas de problème de financement, et on ne voit pas la nécessité de créer de nouveaux mécanismes (on a évoqué une banque spécialisée financée par la création monétaire…) pour financer de nouveaux investissements nécessaires.