France : la limite de la pratique où on met des déficits publics à la place des réformes : l’exemple des compétences
La France a une longue tradition de renoncer aux réformes nécessaires et d’essayer de compenser ce renoncement par de l’argent public, en augmentant son déficit public. On peut espérer que cette pratique va être interrompue, mais est-ce sûr ? Nous prenons ici l’exemple des compétences de la population active  : depuis très longtemps, les gouvernements successifs les ont laissé es se dégrader sans réaction ; les réformes mises en place depuis 2017 n’agiront bien sûr qu’à long terme sur les compétences. Quelles ont été alors les réactions aux compétences faibles ? les compétences faibles ont fait monter le taux de chômage structurel en France, d’où la hausse des dépenses publiques du marché du travail ; les compétences faibles ont conduit à un taux d’emploi faible, d’où la hausse des inégalités de revenu avant redistribution, et d’où la hausse des dépenses publiques de redistribution ; les compétences particulièrement faibles des peu qualifiés conduisent à ce que le coût du travail peu qualifié soit trop élevé, d’où la nécessité de baisser les cotisations sociales sur les bas salaires ; les compétences faibles aggravent le problème de compétitivité-coût des entreprises, d’où la nécessité de multiplier les aides aux entreprises, financées en partie de manière perverse par la hausse des impôts des entreprises. Il aurait été bien préférable de s’occuper du problème de compétences il y a 20 ans.