Intégration européenne, Chapitre II : une affaire de confiance
Notre deuxième étude sur l'intégration européenne traite de la confiance, un facteur souvent sous-estimé, mais toujours très important pour expliquer la dynamique politique . Après avoir montré dans nos travaux précédents que l'Europe devient, lentement mais sûrement, une entité culturelle plus homogène, nous estimons que ce processus se heurtera inévitablement à des résistances en l’absence d’un certain degré de confiance mutuelle au sein des différentes populations . Les européens se font-ils confiance ? Les citoyens européens se sentent-ils davantage européens ? Font-ils confiance aux organismes publics ? Les prochaines élections européennes vont implicitement apporter des réponses à l’ensemble de ces questions. Nous tentons de devancer les enseignements du scrutin en abordant le thème de la confiance. Nous nous penchons sur la confiance interpersonnelle (entre les citoyens), sur l'identité nationale et européenne et sur ce que nous pensons être le résultat des deux : la confiance dans les institutions, tant au niveau national (Parlement national, pouvoirs publics locaux/régionaux) qu'au niveau supranational (Union européenne, Parlement européen, BCE). Portant sur de multiples sujets, l’enquête Eurobaromètre Standard donne un certain nombre d’informations utiles au niveau global et national sur la période allant de 2012 à 2018. Nos principales conclusions sont que la confiance mutuelle en Europe semble étroitement liée à la géographie (Sud vs. Nord) et à l'histoire, que le sentiment de citoyenneté européenne n'entre pas en concurrence avec l'identité nationale et que les citoyens ont tendance à faire davantage confiance aux organismes publics physiquement proches d’eux .