Le décret « dignité » : un premier pas vers la révision du Jobs act italien

Same di 14 juillet 2018 a été marqué par l’entrée en vigueur du premier acte législatif de poids du nouveau gouvernement italien. En faisant passer un décret-loi dit de « dignité », le ministre du Travail Luigi di Maio s’attaque, comme promis durant sa campagne électorale, à la révision de l’emblématique Jobs Act du gouvernement Renzi. Ce décret a pour principal objectif de durcir les conditions de recours aux contrats temporaires par les entreprises, mais il contient d’autres mesures qui pourraient alimenter leurs inquiétudes. Le texte vise également à pénaliser financièrement les entreprises italiennes qui délocalisent après avoir perçu une aide de l’Etat. En l’état le texte sera très certainement retouché pendant son examen au Parlement avant d’être converti officiellement en loi (d’ici au 12 septembre) car il n’identifie pour l’instant pas clairement les activités à punir en cas de délocalisation et ne précise pas non plus quelles aides reçues de l’Etat sont concernées. Plus de quatre ans après la première réforme du Jobs Act, il ap parait clairement que la forte augmen tation des contrats temporaires résulte en partie de la baisse du poids des CDI dans la totalité des contrats créés. Cela étant, l’emploi total continue de croître en Italie car on observe plus de contrats temporaires créés que de CDI détruits. Le décret «dignité » a pour vocation première de rééquilibrer la situation sur le marché du travail, mais l’abolition des réformes du gouvernement Renzi sans l’introduction de mesures incitatives à l’embauche de CDI ne nous semble pas la solution adaptée.