On comprend pourquoi la fiscalité « optimale » en France est rejetée par l’opinion
Partons du principe que la fiscalité optimale vise à corriger les raretés et les externalités. Les composantes de la fiscalité optimale en France sont donc : une taxe environnementale, puisque les émissions de CO 2 sont trop importantes et le prix spontané du CO 2 est trop faible ; une baisse des cotisations sociales des entreprises, puisqu’elle est associée à une hausse du taux d’emploi, et que le taux d’emploi est anormalement faible en France ; une baisse de la taxation du capital, qui incite les entreprises à investir davantage en équipements sophistiqués qui accroissent le revenu du capital, avec l’insuffisance de ces investissements sophistiqués en France. Cette fiscalité « optimale » (taxe environnementale, baisse des cotisations sociales des entreprises, baisse de la taxation du capital) est bien celle qui a été proposée par E. Macron. Elle est malheureusement rejetée par l’opinion : parce qu’elle taxe les insiders (ceux qui ont gardé leur emploi) au profit des outsiders (les chômeur s qui reviendraient à l’emploi), et que l’opinion est dominée par les préférences des insiders ; parce qu’elle réduit la pression fiscale sur les détenteurs de revenus du capital, qui ont en moyenne des revenus élevés. La faisabilité politique de la mise en place d’une réforme fiscale optimale en France est donc faible.