Quelles perspectives pour les finances publiques françaises ?

Après être sortie de la procédure pour déficit excessif en 2018 , ouverte en 2009 par la Commission européenne, la France devrait néanmoins repasser au-dessus du seuil de 3% de déficit en 2019. Bien que ce nouveau manquement soit dû à un effet one-off (effet unique), cela relance néanmoins le débat sur l’état des finances publiques en France. D’après le gouvernement, la dette publique devrait se situer à 98,8% du PIB en 2019, un record, avant de diminuer progressivement à compter de 2020. Pour 2020, l’objectif de déficit de 2,2% nous parait peu crédible car il repose sur un certain nombre d’objectifs de réduction des dépenses publiques qui n’ont déjà pas été atteints cette année (réduction du nombre de fonctionnaires, suppression de niches fiscales). En outre, l’objectif financier ne prend pas en compte des dépenses nouvelles pouvant venir accroître le déficit et la dette publique (mesures d’urgence sociale, r ésultat d’exploitation de SNCF Réseau ). Dans un contexte de perspectives de croissance mitigées pour 2020 et 2021 ( nous prévoyons une croissance du PIB de respectivement de 1,3% et de 1,2%) et de ralentissement du commerce mondial, il semble peu probable que le déficit chute d’environ un point de PIB en un an. Nos estimations montrent que le déficit public devrait redescendre progressivement à 2, 6 % du PIB en 2020 avant d’atteindre 2, 3 % en 2021 . La dette publique, quant à elle, devrait atteindre un nouveau record à 99, 5 % du PIB en 2020 avant de redescendre en 2021, à 9 8,9 % du PIB . Les perspectives à moyen terme de la dynamique de la dette française restent floues à ce stade, tout comme l’est encore l’ écart significatif entre la trajectoire du solde budgétaire effectif et l ’ équilibre budgétaire stabilisa nt (niveau théorique du solde budgétaire permettant de stabiliser la dette publique). Ainsi, la baisse du ratio de la dette ne pourrait être que temporaire .